Les plateformes cultivent le lien
C’est devenu un incontournable que l’IA ne pourra pas détrôner : les plateformes techniques restent toujours autant prisées du terrain. Entre le baptême du feu pour certains ou des parcours revisités pour d’autres, ces moments d’échanges et d’apprentissage ont encore de beaux jours devant eux comme le démontre la mosaïque d’évènements suivis par nos équipes.
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Cette année encore, les coopératives et négoces agricoles ont donné rendez-vous au champ pour leurs traditionnelles journées techniques. Loin de se limiter à la présentation de résultats expérimentaux, ces rassemblements sont devenus de véritables temps forts : des moments d’échange avec les agriculteurs, partenaires, fournisseurs, salariés ; des lieux d’apprentissage et d’inspiration pour construire les pratiques de demain.
Et ce printemps, certaines structures ont fait leurs premiers pas dans l’organisation de ces rassemblements, à l’image d’Adagri, qui inaugurait à Gasville-Oisème (Eure-et-Loir) sa première journée technique. Elle s’inscrivait aussi dans le cadre du réseau d’expérimentations Auxo Agro, porté avec Pissier, Bodin et Durand. Les 150 clients présents ont pu assister à la présentation des résultats sur les variétés testées et découvrir les solutions d’avenir de désherbage pour le colza et les céréales. La journée fut également l’occasion de présenter de nouvelles offres comme SynApps, une application développée par SynDev pour accompagner les utilisateurs au positionnement des biosolutions.
« Retour vers le futur »
Pour sa part, Agora a revisité ses Estivales avec « un retour vers le futur ». La coopérative a dévoilé dans ce cadre une plateforme inédite sur le progrès génétique, qui retrace l’évolution des variétés de blé tendre depuis les années 1980 jusqu’à aujourd’hui. Autre nouveauté : la coopérative a mis en place des expérimentations en bandes comparant des itinéraires complets, « pour aller au-delà des essais en microparcelles », souligne Emmanuel Letesse, responsable du pôle agroécologie. Avec ces essais en bandes en blé et en colza, Agora souhaite « tester des leviers agronomiques (rotation, fertilisation…) et en mesurer les impacts économiques, environnementaux et humains (temps de travail, émissions de GES, marges brutes…) ».
De son côté, le groupe Carré a célébré les dix ans de sa ferme pilote à Gouy-sous-Bellonne (Pas-de-Calais). Sur la plateforme agronomique de 30 ha, les 800 agriculteurs ont pu visiter les essais multicultures : variétés, protection fongicide, désherbage du blé pour se préparer à l’arrêt du flufénacet. Cette ferme est « un outil de recherche et développement pour préparer l’agriculture de demain et répondre aux problématiques immédiates », a appuyé le DG, Maximilien Carré. Pour lui, « la transition agroécologique ne se fera pas au détriment de la performance économique des exploitations ».
Anticiper les changements
Assurer une agricultrice nourricière, rémunératrice et durable, c’est tout l’enjeu de ces damiers expérimentaux. Dans cette optique, la Scara a choisi de placer son évènement annuel sous l’angle de la biodiversité et du climat, avec cette année, pour la première fois, un village fournisseurs. De son côté, Océalia a réuni 750 participants pour la deuxième édition de sa plateforme Sillon responsable. Portée par la volonté de massifier la transition agroécologique, la démarche compte aujourd’hui 800 adhérents engagés dans 2 900 actions concrètes. Petit plus cette année, l’inclusion des « agri-énergies » parmi les 63 partenaires, avec la présence d’acteurs de la méthanisation et de l’agrivoltaïsme.
Chez Axéréal, 106 essais et 8 600 microparcelles ont été mobilisés au niveau de six rencontres agronomiques afin d’« apporter aux agriculteurs de réelles solutions et pistes de réflexion pour maintenir sur leurs exploitations une production rentable et qualitative, qui s’adapte au contexte climatique et réglementaire », souligne Thomas Monville, responsable agronomie et santé des plantes à la coopérative. L’évènement a aussi permis de faire un point d’étape sur le projet Arpège, visant à déployer l’agriculture régénérative à grande échelle en région Centre-Val de Loire.
Semer des vocations
Les rendez-vous en plein air ne se résument pas qu’à des démonstrations techniques ou même à des occasions de rassembler les adhérents ou clients et les partenaires. Ils peuvent être aussi une occasion de créer du lien avec le grand public, de sensibiliser les jeunes générations et de rendre l’agriculture plus visible et plus attractive. EMC2 l’a bien compris : pour la troisième édition de ses Journées de l’agriculture, la coopérative a accueilli, en partenariat avec l’Union laitière de la Meuse, 700 élèves de 5e venus du nord du département. Davantage encore que les 400 collégiens reçus l’an dernier. L’objectif ? Leur faire découvrir les métiers du secteur à travers une quinzaine de stands et, pourquoi pas, susciter des vocations. « Nous voulons leur ouvrir l’esprit sur les différents métiers de l’agriculture souvent peu ou mal connus et qui ont un déficit d’image et d’attractivité, alors que bon nombre d’entre eux sont en pleine mutation et intègrent beaucoup d’innovations, explique Julien Baduraux, vice-président d’EMC2. Face aux difficultés récurrentes de recrutement sur certains métiers, au souhait de maintenir l’emploi des jeunes sur le territoire et à l’enjeu de renouvellement des générations d’agriculteurs dans les années à venir, il est indispensable d’organiser de telles opérations. » Une dynamique partagée par Agora, qui, depuis huit ans, organise son Agora des collèges. Cette année, 350 élèves ont été sensibilisés aux enjeux agricoles et aux différentes voies professionnelles qu’offre la filière.
De son côté, Agrial a renouvelé son dispositif lancé en 2022. Le concept ? Inviter les familles à découvrir l’agriculture et la diversité des métiers de la coopérative sur le même site que les journées techniques Grand Angle, qui ont lieu tous les trois ans. Résultat, sur l’un des deux sites concernés, à Villebadin (Orne), 850 adhérents ont répondu présents pour participer aux différents ateliers, tandis que le lendemain, sont venues en famille environ 1 500 personnes pour découvrir La ferme grandeur nature.
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